Ludwing van Beethoven
Beethoven est né à Bonn (Allemagne) le 16 ou 17 décembre 1770. Son grand père, marchant de vin est aussi musicien à la chapelle de l'archevêché. Son père, ténor à la même chapelle lui délivre ses premières leçons de musique mais échoue dans la tentative de lui faire mener une carrière d'enfant prodige. Il lui fait donner des cours de piano avec Gilles van der Aeden et Tobias Friedrich Pfeiffer , de violon avec Georg Rovantini, d'orgue avec Willibald Koch et Zense, organiste à la cathédrale de Bonn. Mais c'est l'enseignement de Christian Gottlob Neefe arrivé à Bonn en 1779 qui est décisif. Il lui enseigne le piano, l'écriture, mais encore des philosophes de l'antiquité. Il sera un ami et un protecteur.
En 1781, Beethoven fait une tournée à Rotterdam qui
ne remplit pas les espoirs financiers. En 1782 il remplace Neefe à
l'orgue et devient organiste régulier de la chapelle du
prince-archevêque Maximilian Franz. La même année, il publie 9
variations en do mineur sur un thème de Dressler [numéroté aujourd'hui
WoO 63].
Neefe le présente dans les milieux biens établis de la ville. La
famille von Breuning le prend à son service comme professeur de piano.
Au sein de cette famille, il peut assister quotidiennement à des
conversations ou des lectures des oeuvres de Goethe, Schiller, Herder.
Il suit quelques conférence de philosophie à la nouvelle Université
créée par Maximilian Franz.
En 1787, il se rend à Vienne pour étudier auprès des maîtres, mais le décès de sa mère le 17 juillet interrompt le séjour, l'état de santé de son père alcoolique le retient auprès de sa famille à Bonn. En novembre 1792, doté d'une rente du prince, il se rend de nouveau à Vienne pour étudier auprès de Haydn, rencontré quelques mois plus tôt à Bonn. Beethoven s'installe définitivement à Vienne. Son père est mort en décembre 1792, les troupes françaises ont destitué l'électorat de Cologne en 1794 et le prince Maximilian Franz prend la fuite : il n' plus aucun lien avec Bonn. En plus des cours avec Haydn, il suit ceux de Johann Schenk et de Georg Albrechtsberger pour le contrepoint, et avec Salieri.
Il se présente, pour la première fois devant le public viennois dans un récital de piano le 29 mars 1795. En 1796, ses trois trios avec piano (opus 1) sont édités. La même année, il entame une série de tournées comme concertiste (Prague, Dresde, Leipzig, Berlin, Budapest). Ces tournée sont aidées par de solides protections qui ouvrent les portes des lieux de concerts (les princes Lobkowitz et Lichnowsky, l'archevêque Rodolphe, frère de l'empereur) et par sa renommée de virtuose et d'improvisateur.
En 1798, il éprouve les premiers troubles de l'audition.
Le 2 avril 1800, il crée sa
1ère
symphonie et achève la même année les
6 quatuors à cordes.
En 1802, désespéré par l'aggravation de sa maladie, il écrit le célèbre texte qu'on a nommé Le
testament d'Heiligenstadt.
En 1808 il projette de se rendre à la cour de Kassel à la demande de Jérôme Bonaparte. Ses protecteurs lui assurent une rente de 4000 florins par mois à la condition qu'il ne quitte pas Vienne. On ne peut donc dire que cette rente fait de Beethoven le premier musicien indépendant.
A la fin juillet 1812, Beethoven rencontre Goethe.
Il est en contacte avec Nepomuk Maelzel, un inventeur qui lui fabrique
des cornets auditifs et qui lui fait connaître (en est-il l'inventeur
?) le métronome. Beethoven qui réduit considérablement la part
d'improvisation des interprètes par une notation extrêmement précise
(il est le premier compositeur a y prendre tant soin), note ainsi les
tempi d'un grand nombre de ses partitions.
De 1795 à 1815 (surdité totale), il compose la plus grande partie de ses oeuvres les plus célébrées : 8 des 9 symphonies ; 27 des 32 sonates pour piano ; les 10 sonates pour piano et violon ; 5 sonates pour violoncelle et piano ; 11 des 16 quatuors à cordes ; l'ouverture de Leonore (Fidelio) en 3 versions ; 7 concertos ; la messe en do majeur ; Fidelio et de nombreux lieder ou musiques de scène.
1815 marque un tournant dans la vie de Beethoven.
Le 15 novembre 1815, Kaspar Karl, le frère de Beethoven, décède. Son
testament demande que la tutelle de son fils Karl soit conjointement
assurée par sa veuve et son frère Ludwig. Jugeant sa belle-sœur
indigne, Beethoven veut lui faire retirer la tutelle et prend son
neveu sous son toit. Les tracasseries judiciaires, l'éducation de et la
cohabitation avec Karl semblent avoir douloureusement peser (et ont
abondamment alimenté les images d'Épinal romantiques).
1815 est surtout l'année de la surdité totale, qui forcera le compositeur, à partir de 1818, à communiquer par l'intermédiaire de carnets (les carnets de conversation). 130 subsistent sur les 400 utilisés.
Entre 1818 et 1822, il écrit ses dernières sonates pour le piano. En 1823 il achève la composition de sa seconde messe (prévue pour l'intronisation de l'archiduc Rodolphe comme archevêque d'Ölmutz le 9 mars 1820). Elle est créée à Saint-Petersbourg le 7 avril 1824. Le 7 mai de la même année, sa 9e symphonie est créée à Vienne. Il se consacre ensuite aux quatuors à cordes.
Une foule (oscillant entre 10000 et 30000 personnes selon les témoins) accompagne sa dépouille le 29 mars 1827. Le comédien Heinrich Anschütz y lit un discours funèbre écrit par Franz Grillparzer.